Explorer le musée de Pergame

Ouvert en 1930, le Musée de Pergame est le plus récent des musées de Museumsinsel (l’île aux musées) et il est l’une des principales attractions de Berlin. Le bâtiment a été l’un des premiers en Europe spécifiquement conçue pour abriter de grandes expositions architecturales. La richesse de ses collections est le résultat de fouilles à grande échelle faites par des archéologues allemands au début du 20ème siècle. Actuellement, le musée est au cœur d’un important programme de réaménagement, qui doit être achevé en 2025 et qui permettra d’augmenter considérablement le nombre d’expositions de grande envergure exposées.

Collection d’antiquités

La collection d’antiquités grecques et romaines (Antikensammlung) du musée a débuté au 17ème siècle. Régulièrement agrémentée de nouvelles pièces, elle a été ouverte à la découverte du public en 1830 lors de sa présentation à l’« Altes Museum » (vieux musée) toujours sur l’île aux musées. Ce n’est qu’en 1930 qu’elle fut transférée au musée de Pergame, construit à cet effet.

Le point culminant de la collection est l’énorme sarcophage en marbre romain représentant l’histoire de Médée (2ème siècle après JC), et le grand autel de Pergame. Monument religieux dédié à Zeus, on remonte sa construction entre 197 et 159 avant JC, et il représente parfaitement le style du baroque hellénistique.

L’Autel de Pergame

L’Autel de Pergame a été découvert dans l’ancienne ville de Pergamon en Asie Mineure (maintenant Bergama en Turquie). Celui-ci faisait partie d’un complexe architectural bien plus grand. L’autel a été magnifiquement restauré et on pense qu’il a été construit pour célébrer une victoire à la guerre, sa construction ayant été commanditée par le roi Eumène en 170 avant JC. Probablement dédié au dieu Zeus et la déesse Athéna, ce chef-d’œuvre artistique a été découvert dans un état délabré par Carl Humann, un archéologue allemand en 1871. L’avant du bâtiment a été restauré au musée avec la petite frise qui ornait autrefois l’intérieur du bâtiment. Cette petite frise raconte l’histoire de Telephos, fondateur supposé de la ville et fils du héros Héraclès. Des fragments de la grande frise ont également été récupérés, cette frise qui encerclait la base de la colonnade à l’origine. Désormais reconstituée, la grande frise fait la part belle au thème de la gigantomachie (la bataille des dieux contre les géants).

La collection contient également des fragments d’autres structures de Pergame datant de la même période, dont le temple d’Athéna. Le musée présente également au public de nombreuses sculptures grecques dont de nombreuses statues de dieux grecs déterrées à Milet, Samos et Nakosos, ainsi que diverses céramiques grecques. L’architecture romaine est dignement représentée par la reconstitution monumentale de la porte du marché de la ville romaine de Milet, situé sur la côte ouest de la Turquie (district de Didim) ; datant du 2ème siècle. Découvert lors d’une expédition archéologique allemande, elle a été transportée à Berlin, où elle a été restaurée en 1903.

Vorderasiatisches : le département du proche orient

Situé dans le sous-sol de l’aile sud du musée de Pergame, le « Vorderasiatisches Museum » propose une des collections les plus importantes d’art d’Asie du Sud-ouest, initialement constituées des dons de collectionneurs particuliers. À cela s’ajoutent les découvertes lors de fouilles commencées dans les années 1880. On peut admirer sur près de 2000 m² l’histoire de l’Asie du Sud-ouest de 6000 ans avant JC jusqu’à l’époque de l’expansion de l’Islam. On retrouve notamment de nombreux bijoux et sculptures venant de Babylone, d’Iran et d’Assyrie.

L’une des pièces les plus impressionnantes est sans nul doute la porte d’Ishtar (Ishtar Sakipat Tebisha) construite en 580 avant JC, commandée par Nabuchodonosor II pour la déesse Ishtar (la déesse de l’amour, du ciel et de la guerre), et construite dans la ville antique de Babylone au bout de la voie processionnelle au nord.

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Musée de l’art islamique

L’histoire du musée de l’art islamique (Museum für Islamische Kunst) commence en 1904, quand Wilhelm von Bode a donné sa collection de 21 tapis. La collection est très vivante et agrémentée de nouvelles pièces, ainsi de nombreux tapis présentés dans l’exposition proviennent d’Iran, d’Asie Mineure, d’Égypte ou encore du Caucase. Wilhelm von Bode a aussi permis d’apporter à Berlin une longue section de la façade d’un Palais du désert jordanien : le palais de Mchatta. C’est le sultan Abdul Hamid d’Ottoman qui en fit don à Wilhelm von Bode en 1903. Le palais de Mchatta faisait partie d’un groupe de forteresses de défense et les bâtiments résidentiels datant de la période omeyyade (661-750), et probablement construit pour le calife al-Walid II.

Le mihrab de Kachan

Une autre pièce fascinante est le mihrab de Kachan datant du 13ème siècle, qui est une niche dans une mosquée montrant la direction de la Mecque. Fabriqué dans la ville iranienne de Kachan, réputé pour ses céramiques, le mihrab brille comme s’il était incrusté avec des saphirs et de l’or. La collection comprend également de nombreuses œuvres et pièces des régions voisines : Perse, Syrie et Palestine. On peut également y admirer des pièces provenant d’autres peuples mésopotamiens, y compris les Assyriens et le Cassians.

L’un des points forts de ce musée est sans doute un tapis d’Anatolie, décoré avec dragon et phénix. Datant des environs du 14ème siècle, il est sans nul doute l’un des premiers tapis turcs à avoir été confectionné. D’autres salles du musée de l’art islamique de Berlin détiennent des collections de peintures et divers objets utilisés quotidiennement par les populations à ces époques.

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