Direction le quartier Juif de Cracovie, Kazimierz, un lieu d’histoire et de mémoire. Il est considéré comme l’un des mieux préservés en Europe et c’est une visite incontournable lors de votre passage à Cracovie.
Se rendre à Kazimierz depuis la vieille ville
Après une visite matinale sur la colline du Wawel, il est très facile de rejoindre le quartier Kazimierz en longeant la Vistule. Une promenade d’ailleurs très agréable par beau temps. Lorsque vous voyez l’église des Paulins, vous y êtes ! Bienvenue dans un quartier très ancien, mais qui sait aussi être très moderne. Si on retrouve de nombreux monuments dédiés à la culture de la religion juive, le quartier a été peu à peu investi par la jeunesse. C’est en effet un lieu incontournable de la vie nocturne de Cracovie !
Que faut-il visiter à Kazimierz
Les nombreuses synagogues du quartier sont autant de témoins du passé juif du quartier. Il est possible de visiter la vieille synagogue, « Stara synagoga » en polonais, elle se situe sur l’une des rues principales du quartier : ulica szeroka. Les synagogues Remuh avec son cimetière juif, la synagogue Tempel et la synagogue d’Isaac de style baroque sont également ouvertes au public.
Ensuite on retrouve le musée juif de Galicie, construit en 2004 dans une ancienne usine désaffectée. On y retrouve énormément de photographies qui présentent un point de vue récent sur l’histoire de la culture juive tout en revisitant les événements marquants du quartier.
La place Nowy vaut également le détour dans le quartier. Véritable carrefour commercial, sa forme n’a pas bougé depuis le 19ème siècle. Au centre on retrouve le marché couvert appelé « la rotonde », ainsi que de nombreux étals de produits locaux tout autour.
On parle souvent de Kazimierz comme du quartier Juif de Cracovie, ce qui est en vrai, mais pas totalement, car il existe également une partie catholique dans la partie sud-ouest du quartier.
L’histoire du quartier Kazimierz de Cracovie
Lors de sa fondation au 14ème Siècle par le roi Casimir le Grand (d’où le nom de Kazimierz), le quartier est une ville à part entière. L’objectif est double : faire du commerce avec Cracovie toute proche, et servir de position défensive à la ville en cas d’attaque. Il y avait donc un hôtel de ville (désormais musée Ethnographique), et la place Wolnica faisait office de place centrale. La petite ville avait même 2 églises (Très saint Corps du Christ et Sainte-Catherine).
La présence des juifs dans le quartier Kazimierz
La communauté juive de Cracovie est présente dans la ville depuis le 12ème siècle. Mais la forte présence juive à Cracovie et notamment dans le quartier Kazimierz dans le quartier vient d’une maîtresse du roi Casimir le grand. D’origine juive, celui-ci a eu 2 enfants avec elle. Persécutés dans les autres pays européens, le roi favorise alors l’intégration des juifs en Pologne, particulièrement à Cracovie.
C’est le roi Jan Olbracht en 1495 qui obligea les juifs à habiter exclusivement dans le quartier de Kazimierz, qu’ils soient de nouveaux arrivants ou habitant déjà à Cracovie. Entourée d’un mur d’enceinte, la petite bourgade se développa au cours des siècles où banquiers et commerçants juifs y construisent d’imposantes bâtisses.
Kazimierz devient un quartier de Cracovie
En 1801 la ville devient le quartier Kazimierz que nous visitons aujourd’hui et est directement rattaché à la ville de Cracovie. Celui-ci continue alors de se développer et devient même un haut lieu de la culture et de la religion juive en Pologne. Il a fallu attendre 1860 pour que l’interdiction d’habiter dans d’autres quartiers que Kazimierz soit levée pour les juifs.
Le 20e siècle et l’horreur du nazisme
À l’aube de la Seconde Guerre mondiale, plus du quart de la population est juive et représente près de 65 000 personnes. L’invasion nazie et l’holocauste avec notamment la présence toute proche du camp d’Auschwitz ont vu la population juive décimée. Seuls 3000 habitants juifs de Cracovie y retournent à la fin de guerre. Beaucoup de ceux-ci quittent alors la ville et leur quartier historique de Kazimierz.
La période d’après-guerre et le renouveau
Pendant la période soviétique, le quartier est réinvesti par des Polonais de tous bords et il devient un quartier populaire et peu fréquentable. C’est seulement dans les années 1980 et 1990 que le quartier est rénové et retrouve un nouveau souffle de vie. Steven Spielberg fait même du quartier le lieu de tournage principal de la Liste de Schindler qui devient alors mondialement connu.
Désormais la gentrification est à l’œuvre dans le quartier et la jeunesse y prend ses quartiers, aussi bien pour y vivre que pour y faire la fête le soir venu. Une certaine renaissance pour un quartier rempli d’histoire.
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